Jarl Stiobhán Matheson
A l’apogée du XIII siècle, précisément en l’an 1267, un garçon était né dans un petit village de montagne. Sa mère étant malade, avait succombé à l’accouchement, laissant la place à une belle-mère qui n’en voulait pas. Elle désirait mettre la main sur les terres de son nouvel époux, elle profita de l’absence de celui-ci parti guerroyer, pour se débarrasser de l’enfant dans les bois.
Un villageois trouva le petit garçon dans la forêt, au fond d’un couffin avec un parchemin sur lequel était écrit un seul mot « Henri ». Personnes ne se doutaient, que ce petit être était voué à un destin fantastique.
Aux côtés de son père adoptif, un Maître de la grande cognée, le jeune garçon était devenu, après de nombreuses années d’apprentissage, un charpentier expérimenté et apprécié pour son travail et son savoir-faire.
Adolescent, Henri s’engagea dans l’armée pour se faire quelques piécettes, étant bon archer dans sa contrée. Après quelques années au service d’un Seigneur Savoyard, il était sorti bien souvent écorchés de ses nombreuses batailles. Sa soif d’aventure lui donna l’envie de parcourir le monde.
Il s’enrôla dans les croisades et devint en peu de temps Henri Wood Chevalier de l’ordre des Templiers, accompagné de son fidèle écuyer, un jeune homme qu’il avait pris sur le fait essayant de le voler, errant sans le sou.
Lors de ses campagnes, il fit de nombreuses connaissances et avec ses compagnons, il combattit vaillamment, lors de la prise de Saint-Jean d’Acre en l’an de grâce 1291. Très grièvement blessé, ses frères d’armes l’emmenèrent sur un navire en partance pour Chypre. Il y fut soigné pendant plusieurs semaines où il faillit perdre la vie.
De retour en France, il entendit que la tête des Templiers était mise à prix. Avec ses amis, il s’échappa dans les Orcades d’Ecosse. Après avoir vécu quelques années dans la petite ville de Kirkwall, il apprit que Philippe le Bel voulait conquérir les Flandres. Avec ses compagnons, il décida de faire demi-tour pour y combattre le fléau. Henri Wood chevalier Templier demanda à Eirik II Magnusson, un passe-droit pour y retourner. Accordé par le roi de Norvège contre son serment d’allégeance, il obtînt le titre de Jarl et le nom de Stiobhán Matheson.
Lors de cette terrible bataille dans les Flandres en l’an de grâce « MCCCV », comme lors de bien d’autres, Stiobhán est à nouveau blessé. Affaiblit par la gravité de ses plaies et la douleur, il pensa son avenir compromis. Il ne fit plus un pas de plus et perdit connaissance. C’était sans compter sur la Forêt de Wevelgem…Après un certain temps… combien de temps ? Pouvait-on le compter à Wevelgem ? Qui aurait pu le dire dans une forêt où les saisons se suivaient dans la même journée et où les feuilles ne tombaient jamais des arbres…
Il reprit peu à peu ses esprits et se réveilla dans la chambre d’un repaire qu’il ne connaissait pas, entouré de ses amis et de créatures inconnues. Où sommes-nous, suis-je mort ?
Seule la forêt pouvait lui répondre. Mais s’il avait su que c’était là que tout avait commencé…